Hommage ministériel

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"Ce n'est pas parce qu'on est Ministre que l'on est responsable de ce qui est sur le site du Ministère".

La Rébellion des Nozamis

Feuilleton évolutif

[Nozamis 030529]

Voici donc, à la demande générale ou presque, l'hommage rendu par la République française, par la parole écrite de Jean-Jacques Aillagon, ministre de la culture, à Jean Yanne, auteur-réalisateur du film Les Chinois à Paris, et l'un des rarissimes réalisateurs de cinéma français à avoir tenté de faire son trou à Hollywood (dont il disait : « si j'avais été dans le nougat, je serais allé à Montélimar ; comme je suis dans le cinéma, je suis allé à Hollywood »

La version qui suit est disponible sur le website du ministère de la culture en question. Pour obtenir cette pièce de choix, il suffit de trouver le texte en version française et de cliquer sur le bouton « traduction en anglais ». Il s'agit de la présentation la plus autorisée du « cas Jean Yanne » face au public cinématographique mondial. Pas une virgule de ce galimatias n'a été modifiée. Une semaine après l'émission de ce message ministériel, aucun traducteur n'a cru bon d'y mettre bon ordre. Précision utile : contrairement à ce qu'on pourrait croire, ce texte n'était pas destiné à make laugh the general public.

Honoring of Jean-Jacques Aillagon to Jean Yanne

May 23, 2003

I learn with a very big(great) sadness Jean Yanne's death, person outside the common which, with a black and acrid humor, carried(wore) a biting glance the current company(society).

Jean Yanne was a deep and original personality who led several lives and exercised all the professions by the show. That of the actor, naturally, who knew how to make laugh the general public but also to pull dramatic persons such as " The Butcher " of Claude Chabrol or, quite recently, Reculou on the television. It(he) carried(wore) this talent at most level in Pialat's film " We shall not age together ", price of male interpretation in Cannes in 1972. As director, it(he) excelled at a kind(genre), that it(he) baptized " funny spectaculars ", with in particular " Everybody it(he) is beautiful, everybody it(he) is kind "

But Jean Yanne, it was also the passion of the cabaret: a career(quarry) of entertainer and lyric writer where developed its immediate sense(direction) of the show and its cheeky and iconoclastic spirit. Because it is the humor which made him(it) famous on the waves of Radio Luxemburg, then RTL and ' Europe 1, and in particular in the Big heads, who were another slice(edge) of its life during more than twenty years. The departure in the United States, its numerous returns towards France in always new roles "Adolphe" de Benoît Jacquot, "The Pact of wolves " of Christophe Gans, …) show well its creativity without borders, its allegiance in the previous history and the depth of a hidden, but very real tenderness.

[Avant ou après « funny spectaculars », vous n'avez rien compris? Bon, voici l'original, dont la lecture finit de convaincre que l'imbécillité du texte anglais n'est finalement pas due au traducteur automatique :]

Hommage de Jean-Jacques Aillagon à Jean Yanne

23 mai 2003

J'apprends avec une très grande tristesse la mort de Jean Yanne, personnage hors du commun qui, avec un humour noir et grinçant, portait un regard caustique sur la société d'aujourd'hui.

Jean Yanne était une personnalité profonde et originale qui a mené plusieurs vies et exercé tous les métiers du spectacle. Celui de comédien, bien sûr, qui savait faire rire le grand public mais aussi camper des personnages dramatiques tels que "Le Boucher" de Claude Chabrol ou, tout récemment, "Le Reculou" à la télévision. Il a porté ce talent au plus niveau dans le film de Pialat "Nous ne vieillirons pas ensemble", prix d'interprétation masculine à Cannes en 1972. Comme réalisateur, il excellait dans un genre, qu'il baptisait "superproductions cocasses", avec notamment "Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil" .

Mais Jean Yanne, c'était aussi la passion du cabaret : une carrière de chansonnier et de parolier où s'est développé son sens immédiat du spectacle et son esprit gouailleur et iconoclaste. Car c'est l'humour qui l'a rendu célèbre sur les ondes de Radio Luxembourg, puis RTL et 'Europe 1, et en particulier dans les Grosses têtes, qui furent une autre tranche de sa vie pendant plus de vingt ans. Son départ aux Etats-Unis, ses nombreux retours vers la France dans des rôles toujours nouveaux "Adolphe" de Benoît Jacquot, "Le Pacte de loups" de Christophe Gans,…) montrent bien sa créativité sans frontières, sa fidélité aux origines et la profondeur d'une tendresse cachée, mais bien réelle."

NB : ce texte officiel de la République française figurera dans un recueil à paraître sous peu,"The Passion of the Cabaret" (Creativity without borders) (en français : La Passion selon Saint Yanne, ou La Créativité sans frontière) (sur papier bible, reliure pleine peau, enluminure à la feuille d'or) avec une préface de Jean-Paul II rendant un hommage particulier aux vibrantes reconstitutions radiophoniques des sermons de Mgr Bossuet, Aigle de Meaux, par l'auteur lyrique Jean Yanne dans les années 1960.L'ouvrage comportera quelques unes des fortes paroles que Yanne creusa comme autant de grottes(caves) dans la carrière(carrière) qu'il avait acquise en Seine-et-Marne(Seine and Marne rivers) au point qu'un ministre s'apercevrait un jour que « c'est l'humour qui le rendit célèbre », et dont voici un florilège condensé :

Chaque fois qu'on peut dire quelque chose en quatre mots, c'est pas la peine de s'étaler.

Faire du bruit avec la bouche comme un ministre, c'est ça être comédien. La différence ? On est mieux payé dans le cinéma.

Ni Dieu ni maître, même nageur !

A certains tarifs, on finit toujours par se laisser acheter.

Il n'y a pas, sur la place de Paris, plus de vingt personnalités politiques, littéraires, artistiques, qui aient quelque chose à dire.

L'intelligence à l'état pur est une révolte permanente.

La manipulation des élites est plus facile encore que celle des masses.

Le mot liberté n'admet, par définition, aucune restriction.

Et, en musique : si tu t'en irais, je crois bien que je mourirais