Wu Jianmin fait de la propagande

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Wu Jianmin, ancien ambassadeur de la République populaire de Chine en France est un remarquable francophone. Mais ce n'est certainement pas un ami de la France. Cet ancien Garde Rouge l'a largement démontré quand il était porte-parole du Ministère des Affaires étrangères après les événements de TianAnMen. Son arrogance, son entrisme, son professionnalisme dans la désinformation et son utilisation de la langue de bois ont été remarqués par tous ceux qui ont eu l'occasion de le voir de près. Le fait qu'il soit devenu président de l'Institut de diplomatie de Chine montre simplement ce que Pékin veut donner comme mentor à ses futurs diplomates.

Wu Jianmin a fait une remarquable démonstration de son savoir-faire (savoir-nuire ?) dans l'article paru le 16 mars 2005 dans "Les Echos". Les commentaires de l'article sont en caractères italiques.

LE POINT DE VUE DE WU JIANMIN
"Quand la Chine change le monde" : la réponse d'un Chinois

Quand j'étais ambassadeur à Paris, je lisais souvent les articles d'Erik Izraelewicz (1). J'étais toujours frappé par la perspicacité et la profondeur de ses analyses. Il y a quelques semaines, à Davos [-sous entendu- "j'y étais, car je suis quelqu'un d'important"], celui-ci a eu la gentillesse de me remettre son nouveau livre "Quand la Chine change le monde" (Grasset).

Venant de la part d'un spécialiste comme Wu Jianmin, l'appel à l'ego de l'auteur est un peu gros. Mais cela doit marcher.. Tout le reste de l'article veut d'ailleurs prouver que c'est le monde qui change la Chine.

Il y montre, d'une manière convaincante et des faits à l'appui, la montée en puissance de la Chine et rend hommage au leadership de Deng Xiaoping. [...]

Nous y sommes tout de suite

[...] Comme le dit Erik Izraelewicz, jusqu'en 1820 environ, la Chine était la première puissance économique du monde. Après la guerre de l'Opium, en 1840, la Chine s'est effondrée.

La Chine d'avant 1820 était déjà un pays fermé, depuis fort longtemps. Et elle ne s'est pas effondrée en vingt ans. Et elle l'avait déjà fait avant la Guerre de l'Opium.

[...] Ouverture et réforme, ces deux mots clefs, ont conduit à des changements extraordinaires en Chine. Plus de 600 milliards de dollars ont été investis par des firmes étrangères [combien ont été désinvestis ?]. Ces investissements colossaux nous ont apporté de la technologie moderne [pillée], de la bonne gouvernance [Ce sont les investissements étrangers qui font la bonne gouvernance ?] et un management performant [les actionnaires floués apprécieront]. A cela s'ajoute la main-d'oeuvre chinoise abondante, qualifiée et d'un prix très compétitif [Au prix d'une violation de beaucoup de règles].

[...] En France, de temps en temps, on manifeste contre une délocalisation qui provoque la suppression de dizaines ou de centaines d'emplois. Mais, en Chine, c'est beaucoup plus grave. Avec l'ouverture, les Chinois sont exposés à la concurrence des sociétés étrangères. Des dizaines de millions de salariés chinois ont perdu leur travail à la suite de la fermeture des milliers d'entreprises publiques qui n'étaient pas rentables. Pour ces chômeurs, il s'agit d'une épreuve terrible. Beaucoup de chômeurs ont été formés et ont retrouvé un emploi ; d'autres, de leur propre chef, ont créé des entreprises. Les chômeurs chinois ne sont pas contents, comme partout dans le monde, mais il n'ont pas tellement manifesté dans la rue parce qu'ils sont conscients que c'est le prix qu'il faut payer pour la réforme. Les entreprises qui fonctionnent à perte et qui ne se réforment pas sont condamnées à disparaître. C'est la loi de l'économie de marché. La réforme et l'ouverture sont populaires en Chine, les Chinois ont compris que, plus l'on réforme et plus le pays s'ouvre, mieux cela vaudra.

Merci pour la leçon. Venant d'un régime qui prône la dictature du prolétariat et a armé tous les mouvements de libération populaire, c'est intéressant.

[...] S'il est vrai que le prix des matières premières monte, ce n'est pas à cause de la Chine.

Ah ?

[...] Erik Izraelewicz cite enfin un propos entendu à Pékin sous le sceau de l'anonymat : " Si le XIXe siècle a été pour la Chine celui de l'humiliation, le XXe celui de la restauration, le XXIe sera celui de la domination. " Les Chinois ont-ils l'intention de dominer le monde au XXIe siècle ? Non, un " non " catégorique ! D'abord, l'idée de domination est contraire à la culture chinoise cinq fois millénaire.

Aucun des pays voisins de la Chine ne croit une seule seconde à ce discours. Sans doute parce qu'ils pensent que les faits sont plus crédibles que les discours..

Pendant près de quinze siècles, alors que la Chine détenait presque tous les atouts technologiques et militaires, les Chinois n'en ont pas profité pour dominer le monde.

Ils n'ont jamais détenus ces atouts. Beaucoup d'avancées technologiques n'ont pas été utilisées (boussole, poudre..) et la puissance militaire n'a existé que par -rares- épisodes. La Chine n'a jamais essayé de régner ailleurs que dans sa région, ne serait-ce que parce qu'elle était parfaitement incapable de mieux faire.

[...] Les Chinois sont ensuite un peuple très attaché aux leçons de l'histoire.

C'est sans doute pour cela que chaque nouvelle dynastie a brûlé les livres écrits par la précédente dynastie et les a remplacé par une nouvelle écriture de l'histoire.

[...] Ne jamais aspirer à l'hégémonie, voilà l'un des héritages que Deng Xiaoping nous a légués et que les Chinois respecteront scrupuleusement.

Tant qu'ils ne seront pas capables de faire autre chose…