Des régles du jeu biaisées

[Accueil] [Remonter]

Beaucoup pensent que la Chine est un pays où il fait bon s'implanter. Pourtant, il est clair que les règles du jeu sont biaisées. La Chine protège ses entreprises nationales. En fabriquant des lois qui violent les règles de l'OMC ou, plus simplement, en imposant aux entreprises étrangères des contraintes particulières. Et aussi en se donnant les moyens de faire taire ceux qui voudraient parler.

  • LE CHIFFRE - 63 milliards d'euros
  • Chine : les firmes européennes se plaignent de blocages
  • La Chine, terre inhospitalière pour l'industrie étrangère
  • LE CHIFFRE - 63 milliards d'euros

    ÉCRIT PAR LISA MELIA lepetitjournal.com

    63 milliards d'euro, c'est le prix de la censure à la chinoise. Un budget phénoménal dans les mains d'un seul homme, Zhou Yongkang. Pour écraser toute forme de rébellion, la Chine se donne les moyens de son action

    C'est le chiffre du mois : 63 milliards d'euro, soit le total du budget alloué à Zhou Yongkang, numéro 9 du régime chinois, en charge de la sécurité publique. Sous sa responsabilité, la police, la milice, les services secrets, les tribunaux et les prisons. Un "ministère de la censure" dont les moyens sont plus importants que ceux de la défense nationale (65 milliards d'euros). Neuvième (sur neuf membres) du bureau politique du Parti communiste chinois, l'importance du budget confié à Zhou Yongkang trahit son importance grandissante sur la scène politique.

    remonter

    Chine : les firmes européennes se plaignent de blocages

    Par Arnaud de La Grange Le Figaro 03/09/2010
    Au fil des années, les inquiétudes des entreprises étrangères présentes en Chine ne cessent de grandir. C'est ce qui ressort du dernier rapport annuel de la Chambre de commerce européenne en Chine, rendu public jeudi à Pékin. Entraves à l'accès au marché, opacité de l'environnement juridique et réglementaire et non-respect de la propriété intellectuelle sont les principales préoccupations. Catherine Ashton, chef de la diplomatie de l'UE, a d'ailleurs évoqué le sujet jeudi à Pékin avec le premier ministre Wen Jiabao.

    La Chine, terre inhospitalière pour l'industrie étrangère

    LE MONDE | 10.07.10 | 13h25
    [...] Les déboires de Google, mais aussi l'affaire du minier anglo-australien Rio Tinto, sont aujourd'hui les symptômes les plus spectaculaires d'un durcissement du climat des affaires pour les entreprises étrangères présentes sur le marché chinois.
    Interventionnisme politique, application discrétionnaire des lois, opacité des appels d'offres, contrefaçon... Les groupes occidentaux semblent tolérer de moins en moins ces règles du jeu bien particulières.
    "Mais il y a aussi la façon arbitraire dont la réglementation est appliquée, une concurrence qui n'est pas équitable entre compagnies européennes et chinoises", poursuit-il. Ainsi, près de 40 % des entreprises sondées s'attendent à une augmentation des mesures discriminatoires. Elles ne sont que 10 % à croire à une amélioration.

    Fin 2009, l'inquiétude s'est accrue avec l'apparition d'une nouvelle directive favorisant"l'innovation indigène"- donc chinoise - pour l'attribution de marchés publics."Ils l'ont finalement retirée, mais en précisant qu'ils travaillaient à une autre version", indique M. de Boisséson.

    Déjà, le lourd et peu transparent processus de certification (CCC) requis pour toute une série de produits est un véritable casse-tête. Sans compter les procédures pour répondre aux appels d'offres qui, dans certains secteurs, sont assortis de critères excluant de facto les étrangers. Pour les fins connaisseurs du milieu des affaires chinois, la tendance n'est pas près de s'inverser.

    [...]"On leur déroulera de moins en moins le tapis rouge", affirme Jacques Gravereau, président de l'institut HEC Eurasia."Pendant longtemps, les Chinois ont cherché à attirer les capitaux et les technologies étrangères, rappelle-t-il. Mais maintenant qu'émergent leurs propres multinationales, ils veulent les protéger quitte à contourner les règles de l'OMC (Organisation mondiale du commerce) quand cela les arrange, de façon très adroite." [...]

    SE DÉVELOPPER AILLEURS

    Dans certains secteurs comme l'automobile, les compagnies désireuses de s'implanter en Chine sont tout bonnement contraintes à la coentreprise. Avec la menace de connaître, au bout du compte, un scénario à la Danone : la "trahison" du partenaire qui, par des circuits parallèles ou après rupture du pacte, distribue de son côté les produits élaborés ensemble. [...]

    remonter